J’ai eu la chance de recevoir quelques jours avant sa sortie (le 22 janvier prochain donc) le tome 1 de la BD Shin Zero, disponible chez l’éditeur Rue de Sèvres via le Label 619 que vous connaissez certainement si vous aimez les BD. Lorsque j’ai reçu le communiqué de presse, je me suis tout de suite demandé une chose : est-ce une BD ? Un manga ? Un comics ? J’ai l’impression, finalement, que c’est un doux mélange de tout ça. Déjà, son format : taille A5 (150×210 mm) avec une couverture souple, nous sommes plus proches du format manga en édition perfect. J’aime beaucoup la cover, d’ailleurs, avec son pelliculage de toute beauté. C’est franchement un bel objet. Autre belle surprise : la qualité du papier qui, en plus d’être assez opaque, va nous offrir de la couleur sur certains éléments (notamment les Sentai). En bonus, j’ai trouvé que le papier avait une sorte de grain qui nous plonge dans un univers passé, et c’est hyper agréable. Chapeau pour le choix de tout ça déjà.
Mais Shin Zero, ça parle de quoi ?
Vous connaissez tous et toutes Power Rangers ? Ces justiciers masqués célèbres en France, mais aussi ailleurs. Au Japon, c’est clairement une institution. Pas les Power Rangers, mais les Sentai. C’est l’occasion pour les adultes nés dans les années 80-90 de redécouvrir une série avec ce thème si peu abordé ces dernières années, mais aussi pour de nouveaux lecteurs de découvrir un sujet super intéressant.
Clairement, cette série, en 3 tomes, est issue de la culture japonaise. Entre les Sentai, les Kaijus (ces monstres géants, comme Godzilla, par exemple) ou les Mechas, les fans de cette culture japonaise et de ces univers vont être comblés. De mon côté, je ne suis pas le plus grand fan des Mechas ou des Kaijus, pour une raison assez simple finalement : c’était moins ma génération et, ces dernières années, en lisant des milliers de mangas, c’est un thème redondant. Par contre, les Sentai, là, je valide fort !
Plongée dans l’univers des Sentai et des Kaijus
Dans ce premier tome de Shin Zero, nous allons découvrir un univers finalement proche du nôtre, mais à quelques détails près quand même. Il y a 20 ans encore, des monstres géants, les Kaijus, faisaient encore leurs apparitions. Heureusement pour l’humanité, ce n’est plus le cas après de nombreuses victoires, notamment via les Sentai. Aujourd’hui, ces derniers ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes, relégués à des petits boulots mal payés. C’est clairement un métier ubérisé : il y a une application dédiée, chacun peut postuler, acheter son costume et remplir sa mission. Du simple vigile d’un supermarché à une aide directe avec la police face à certains membres de la mafia. Plus la difficulté est élevée, plus vous empochez de l’argent. Mais comme d’habitude, vous avez une e-réputation à tenir, vous êtes notées, et tout cela est important.
C’est à travers cette nouvelle génération que nous allons découvrir Warren, Nikki, Héloïse, Satoshi et Sofia, qui essayent de trouver leur place dans ce monde désabusé. Certains font ça principalement pour financer leurs études, d’autres font ça par vocation, par passion. Chaque profil est intéressant, et chaque profil cache son petit jeu. C’est aussi intéressant de voir des éléments de nouvelle génération intégrés dans cet univers (par exemple, on y voit l’une des Sentai ouvrir un compte qui ressemble à du Mym pour gagner plus d’argent).
Des héros modernes dans un monde désabusé
Visuellement, c’est vraiment tout ce que j’aime. J’ai un énorme coup de cœur pour ce premier tome et je languis de lire la suite (mais il va falloir être patient, je suppose). Encore une fois, c’est un mélange de plusieurs univers : BD, comics et manga. La lecture est très plaisante et je pense qu’un lecteur de manga ne sera pas dérouté d’avoir cet ouvrage entre les mains (et c’est la même chose pour un lecteur de BD). C’est riche en détails, parfois le dessinateur, Mathieu Bablet, nous propose aussi de belles pleines pages, et encore une fois, je trouve l’ajout de couleur sur certaines cases une excellente idée. Cela me fait penser au très bon Afro Samurai de l’époque. Vous l’aurez compris, j’ai hâte de lire la suite. Bravo aux auteurs pour cette pépite.
Quelques planches (tome 1) :
Shin Zero – Auteurs : Mathieu Bablet (dessins) & Guillaume Singelin (scénario)– Éditeur : Rue de Sèvres (Label 619)
Chaque tome est disponible au prix de 13.90€ frais de port inclus. Ma note pour ce tome : 19/ 20