Nouvelle expérience puisqu’en faisant parti du Club 300 d’Allociné, j’ai eu la chance de pouvoir découvrir le film « 99 homes » en e-cinema, le cinéma, mais a la maison. Le film lui sera disponible le 18 mars prochain.
Découvrons d’abord le synopsis : Rick Carver, homme d’affaires à la fois impitoyable et charismatique, fait fortune dans la saisie de biens immobiliers. Lorsqu’il met à la porte Dennis Nash, père célibataire vivant avec sa mère et son fils, il lui propose un marché. Pour récupérer sa maison, sur les ordres de Carver, Dennis doit à son tour expulser des familles entières de chez elles.
Place maintenant à mon avis : 2010, en pleine crise immobilière aux Etats-Unis, les taux d’emprunts explosent et prennent à la gorge de nombreuses familles américaines qui ne sont plus en mesure de rembourser leur crédit immobilier. De nombreuses familles se retrouvent alors en cessation de paiement et sous procédures judiciaires face aux banques qui saisissent les biens pour se rembourser. Se retrouvant à la rue, de nombreuses familles échouent dans des motels parfois miteux avec d’autres familles dans la même situation. Des hommes d’affaires peu scrupuleux, profitent de cette aubaine pour racheter en masse des maisons dont les prix sont bradés et les revendre par la suite en réalisant des profits considérables.
Largement inspiré de faits réels « 99 homes » suit l’histoire d’un jeune père célibataire vivant avec son fils et sa mère dans la maison familiale. Pris à la gorge par des traites de remboursement qu’ils ne peuvent plus assumer et une procédure judiciaire d’expulsion, le jeune Dennis Nash (Andrew Garfield : The Amazing Spiderman) fait tout son possible pour conserver leur maison. Malgré une procédure d’appel, l’expulsion est programmée dès le lendemain du jugement en faveur de la banque obligeant la famille à quitter la maison dans la précipitation. C’est Rick Carver (Michael Shannon : Man of Steel, Take Shelter) qui est chargé de mettre en exécution les ordonnances d’expropriation.
99 homes s’intéresse à la relation que vont avoir les 2 hommes qui sont amenés à se revoir. Dennis accusant l’un des hommes de Rick Carver d’avoir volé du matériel chez lui. Rick Carver voit alors en Dennis Nash un homme acculé et prêt à tout pour retrouver du travail et récupérer sa maison par tous les moyens. Il lui propose alors de travailler pour lui. Réalisant d’abord des petits boulots pour lui, Dennis devient rapidement le second de Rick qui lui donne de plus en plus de responsabilité jusqu’à le laisser en charge d’expulser de nouvelles familles, de son voisinage et même le père d’un camarade de classe de son fils.
99 homes présente aussi le côté pervers de ce système où ces expulsions sont parfois orchestrées par de gros investisseurs rachetant en masse des quartiers entiers pour ensuite les revendre et réaliser des profits dépassant l’entendement, allant même jusqu’à produire de faux documents pour accélérer les expulsions.
Malgré quelques raccourcis, 99 homes traite d’un sujet de société qui a frappé les USA il y a quelques années et pour lequel il reste encore quelques parts d’ombres. Andrew Garfield et Michael Shannon entrent parfaitement dans la peau de leur personnage, l’un passant du statut de victime de cette crise financière au statut d’expulseur attiré par le profit facile, l’autre incarnant parfaitement celui de l’homme d’affaires froid et dénué de sentiments pour autrui ne pensant qu’aux gains qu’il réalise à chaque expulsion. 99 homes est un film touchant traitant d’un sujet particulièrement lourd et profond pour lequel on aurait aimé un peu plus de profondeur d’investigation. Malgré une fin un peu rapide, le film montre à quel point la nature humaine peut changer lorsqu’elle est mise à mal mais que notre nature profonde finie toujours par refaire surface lorsque l’on dépasse un certain point.
Disponible à partir du 18 mars en e-cinéma, 99 homes est aussi un moyen de comprendre la crise financière et immobilière qui a frappé les USA en 2010.